EADS devient « AIRBUS Group » : changement de nom mais aussi d’organisation…
La CFDT a pris acte de la décision des actionnaires d’EADS le 30 juillet de changer le nom du groupe en « AIRBUS group » et de procéder à sa réorganisation.
Ces changements s’inscrivent à priori dans la stratégie telle que l’a exprimée TOM ENDERS dont la principale priorité est « l’amélioration des performances financières et la création de valeurs pour nos actionnaires » (10% de marge en 2015). Cette stratégie se décline en effet depuis plusieurs mois avec la restructuration des sièges sociaux d’EADS et leur transfert sur Toulouse, la réorganisation de la gouvernance avec la diminution du poids des Etats Français et Allemands, etc.
De plus amples informations doivent être données aux partenaires sociaux dans les différentes Instances de Représentation du Personnel avec un premier Comité d’Entreprise Européen EADS le 10 septembre. Dans l’attente, ces annonces et déclarations appellent d’ores et déjà un certain nombre d’interrogations :
- Vers quel modèle d’entreprise nous dirigeons-nous ? Est-ce un modèle centralisé type ex AEROSPATIALE mis à la « sauce européenne » avec des divisions Avions, Hélicoptères, Défense ? Quel niveau d’autonomie ces entités garderont–elles ? Que signifie un modèle d’entreprise « plus intégré » ?
- Quel est l’avenir des entités constituant aujourd’hui EADS France dans le futur schéma ? Jusqu’où ira l’intégration ? Quels sont les doublons identifiés ?
- Quelle est la réelle pertinence du regroupement d’ASTRIUM, CASSIDIAN et Airbus Military dans une entité « AIRBUS Defence & Space » ? L’A400M pourra-t–il réellement évoluer sans le soutien technique « d’AIRBUS avions » ? N’est-ce pas un retour en arrière par rapport au précédent rattachement d’AIRBUS Military à AIRBUS suite à des difficultés techniques ?
- Quelles sont les « synergies » attendues par la Direction dans les activités transverses comme les Achats, les RH, l’Informatique, la Finance, etc. de la future entité issue d’ASTRIUM-CASSIDIAN-AIRBUS Military ? Quel est l’impact sur l’emploi ?
- Comment sera gérée la partie Défense nucléaire (M51) de cette future entité sous la responsabilité d’un CEO Allemand ? Quelle est la position de l’Etat Français sur ce sujet ?
- Une renégociation de « l’accord de méthode relatif aux procédures et à la gestion des problèmes d'emploi au sein des Sociétés du Groupe EADS en France » est programmée pour être bouclée entre le 4 et le 16 septembre… Certes, les évolutions législatives récentes imposent une remise à niveau de cet accord. Mais pourquoi tant de précipitation ? Y aurait-il un rapport avec les questions précédentes ?
Si le groupe EADS doit s’adapter aux baisses des budgets de défense notamment en Europe, il ne doit pas pour autant ne mettre en avant que les seuls actionnaires. Cela a été rappelé par la CFDT lors du Comité National EADS France du 18 juillet 2013.
L’Industrie Aéronautique est un des rares secteurs qui prospère actuellement en France et en Europe. EADS en est l’acteur majeur au travers de ses différentes entités, de ses sous-traitants et fournisseurs. Pour la CFDT, les dirigeants qui élaborent la future stratégie ne doivent pas oublier les fondamentaux de l’entreprise : les gammes AIRBUS, ATR et Eurocopter, les satellites, les fusées ARIANE, les salariés ! Ce sont ces fondamentaux qui ont conduit aux succès d’EADS.
26 aout 2013
